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mercredi 4 juillet 2012

En laissant Navi Pillay dénigrer Israël à l'ONU, Obama trahit Israël

Anne Bayefsky a publié ce réquisitoire contre le président Obama et surtout contre Mme Navi Pillay, Haut commissaire aux droits de l'Homme des Nations unies, dans le National Review :

Aujourd'hui, à l'Organisation des Nations Unies, l'administration Obama trahit Israël.

Pour la première fois, le Conseil de sécurité a invité le Haut Commissaire pour les droits de l'homme à "informer" le Conseil spécifiquement sur les péchés fantasmés d'Israël. Bien que les États-Unis aient un droit de veto, cette décision extraordinaire a la pleine approbation américaine, malgré le fait que la tribune globale sera offerte à Mme Navi Pillay, une célèbre militante anti-israélienne.

En outre, l'action soutenue par les Américains souligne la profonde faiblesse du président Obama sur la scène internationale. Il s'avère que son accord pour parrainer une session de dénigrement d'Israël aux plus hauts niveaux, était un compromis pour que le haut-commissaire rende compte devant le Conseil au sujet de la Syrie.

Le Conseil de sécurité n'a pas agi sur la Syrie depuis la résolution du 21 Avril 2012, qui a envoyé des observateurs non-armés regarder l'effusion de sang. La France voulait une séance d'information sur la Syrie par le haut-commissaire afin de générer plus de bruit. Le Pakistan, Membre du Conseil, a dit non, sauf si Israël était lui aussi mis au pilori. Les Russes ont aussi dit non, sauf si on parlait de la Libye. La Russie cherche à utiliser le désordre dans ce pays afin d'entraver des mesures plus strictes contre la Syrie.

À ce moment dans le jeu diplomatique, l'administration Obama aurait pu insister pour qu'Israël ne soit pas sacrifié, en monnaie d'échange, pour accorder l'attention voulue au carnage syrien. Au lieu de cela, ils ont cédé, acceptant un spectacle qui met la Syrie et Israël moralement à un niveau équivalent.

Seule réserve de l'équipe d'Obama ? La situation syrienne sera discutée le matin tandis que le rapport sur Israël aura lieu dans l'après-midi afin que les séances d'information - par la même personne - soient étiquetées "deux" réunions, ainsi le compromis sera moins visible. Susan Rice, ambassadeur d'Obama à l'ONU, pourra ensuite courir devant les caméras avant la session de l'après-midi et prétendre que l'examen du cas de la Syrie par le Conseil était un "succès".

La trahison d'Israël est particulièrement scandaleuse à la lumière de ce que l'administration américaine sait de Mme Navi Pillay. Elle est la responsable de l'ONU qui s'est interrogée, dans les heures suivant sa mort, sur la légalité de la mise à mort d'Oussama ben Laden . C'est elle qui a fait la promotion et qui a milité le plus pour la conference et la déclaration "anti raciste" [anti-israélienne] de Durban. Elle est l'aficionado des droits de l'Homme qui est restée collée à sa chaise à la conférence - pendant que les démocraties quittaient la salle en masse - lorsque le président iranien Ahmadinejad mettait en doute la véracité de l'Holocauste.

Le mois dernier, quand Pillay a demandé un renouvellement de son mandat en tant que haut-commissaire, l'administration a fait pression (inefficace) contre elle, en partie justement à cause de son biais anti-Israëlien. Mais un mois plus tard, les responsables d'Obama l'accueillent dans le saint des saints de l'ONU en tant qu'expert sur l'injustice en Israël et légitiment son message.

La conférence de Mme Pillay est éminemment prévisible. En Juillet 2010, lorsque elle a été invitée à s'adresser au Conseil de sécurité sur le thème général de la "protection des civils" partout dans le monde, elle n'a proféré que deux réquisitoires, et les deux ont été dirigés contre Israël. Elle a "prié instamment" le Conseil de forcer Israël à lever le blocus de Gaza - au mépris des conséquences évidentes sur les droits de l'Homme en cas de la création d'un dépôt d'armes iranien sur la Méditerranée. Et elle "a exhorté" le Conseil à soutenir l'infâme rapport Goldstone.

Novembre dernier, lorsqu'on lui a demandé d'informer le Conseil sur "la protection des civils dans les conflits armés", elle a placé les accusations "d'actes de violence perpétrés par les colons israéliens" au côté de l'impunité pour les "exécutions sommaires, viols et tortures" en Côte d'Ivoire, "la violence brutale" affectant "des dizaines de milliers" en Syrie, et "la torture systématique" en Afghanistan.

Quant à la brûlante nécessité de plus de séances d'information par Pillay, la dernière fois que le Conseil de sécurité a été informé en détail sur la "question palestinienne" était il y a 13 jours le 19 Juin 2012. En fait, des séances d'information détaillées du Conseil sur la question, y compris la condamnation rituelle d'Israël par les "experts de l'ONU" et par une série de dictatures, sont déjà organisées tous les mois.

Par conséquent offrir à Mme Pillay le podium du Conseil de sécurité pour attaquer Israël, doit être mis en parallèle avec le verbiage du président Obama pour sa réélection. Les électeurs sont préoccupés à juste titre par la symbiose du président avec l'ONU. Ainsi, les fonctionnaires de l'administration sont envoyés pour rassurer les électeurs juifs dans les États-clés comme la Floride, très précisément sur le sujet de la réponse d'Obama à la diabolisation d'Israël à l'ONU.

Voici Esther Brimmer, secrétaire adjoint au Bureau des affaires des organisations internationales, parlant à un groupe juif de Miami-Dade et de Broward, comtés de Floride le 24 Avril 2012 : "Notre engagement diplomatique... à l'ONU, est enraciné dans un engagement ferme du président Obama à soutenir Israël dans toutes les instances des Nations-Unies... Notre engagement à défendre Israël aux Nations Unies, à la fois dans la lutte contre les actions anti-israéliennes et à s'opposer à ceux qui cherchent à élargir les plates-formes anti-israéliennes à l'ONU, reste fort."

Et voici Susan Rice ambassadeur à l'ONU dans une synagogue de Boca Raton, en Floride, le 10 mai 2012 : "Pas un jour ne se passe - pas un seul - où mes collègues et moi ne travaillons dur pour défendre la sécurité et la légitimité d'Israël à l'ONU... Le président Obama a insisté sur le fait que les États-Unis se doivent d'être clairs : Le traitement reçu par Israël de l'ensemble des instances des Nations-Unies est inacceptable. Les efforts visant à réduire petit à petit la légitimité d'Israël se sont heurtées à l'opposition sans faille des États-Unis. "

Il n'en est rien.

- Anne Bayefsky est directrice de l'Institut Touro des droits de l'Homme et de l'Holocauste.

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