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dimanche 10 avril 2011

Syrie, les alaouites au pouvoir ne sont pas des musulmans comme les autres: ils sont trinitaires

wikipedia

Les alaouites professent une doctrine trinitaire :
1) le Ma'nâ (essence divine)
2) le Ism ("Nom, Verbe, la voix prophétique qui révèle le Ma'nâ caché)
3) le bâb (qui joue le rôle d'initiateur aux mystères religieux).
Les deux derniers sont les deux hypostases du premier.

Pour les alaouites, Ali est l'incarnation de Dieu. Il est éternel en sa nature divine et s'est manifesté comme imam du temps.

Ils professent la croyance du passage de l'Esprit saint dans la succession des imams chiites et sont antinomistes : ils rejettent la charia et les obligations cultuelles de l'islam (pèlerinage).
Leur propre livre saint (le Kitâb al-madjmû') s'ajoute au Coran.

La cosmogonie alaouite est dialectique : au début des temps, les âmes des croyants sont des lumières autour de Dieu et le louent, puis se révoltent en doutant de Sa divinité. Elles sont alors précipitées sur terre où elles sont enfermées dans des corps matériels condamnés à la métempsycose. Mais elles ont une chance de se racheter : en effet, Dieu leur apparaît dans l'histoire pour les contraindre à l'obéissance. À chaque théophanie, Il est l'essence (ma'nâ), et est accompagné de deux hypostases qui lui sont subordonnées : le nom (ism) ou voile (hijâb) et la porte (bâb).

Le ma'nâ a été Abel, Seth, Joseph, Josué, saint Pierre, et Ali, puis tous les imams jusqu'au onzième, al-Hasan al-'Askarî. Le hijâb, qui voile la vraie nature de Dieu et accomplit Sa volonté, a été Adam, Noé, Jacob, Moïse, Salomon, Jésus, Mahomet, et chacun est accompagné d'un bâb, qui révèle la vraie nature de Dieu, intermédiaire entre la divinité cachée et les croyants initiés . La trinité centrale est toutefois celle qui a Ali pour ma'nâ, Mahomet pour hijâb et Salmân al-Fârisî pour bâb.


Les onze imams sont les incarnations suivantes du mâ'na, leurs hujub sont les califes, et des abwâb révèlent leur nature divine. Ainsi, Muhammad Ibn Nusayr est-il le bâb du dernier imam . Celui qui reconnaît le mâ'na est sauvé, libérée du cycle, son âme redevient étoile, et retourne à travers les sept cieux vers le ġâya, le but ultime, c'est-à-dire la contemplation (mu'âyana) de la lumière divine. Mais la réincarnation peut être une punition. Car l'âme qui a transgressé les commandements de Ali doit être réincarnée jusqu'à sa purification chez un juif, un sunnite ou un chrétien, ou encore pire, un animal.La religion alaouite est fondée sur le sens caché (bâtin), la masse des fidèles ignorant le sens profond du message divin, réservé aux seuls initiés. Aussi est-il difficile d'avoir des certitudes quant aux croyances des alaouites.

Apparemment, en plus d'être dans l'histoire, on retrouve la Trinité principale dans les astres. Ici, les interprétations divergent. Selon René Dussaud , on trouve quatre points de vue différents, qui sont autant de sectes : les Haidariés, qui identifient Mahomet au soleil et Salman à la lune, les Chamaliés, qui identifient Ali au ciel, il a pour demeure le soleil que représente Mahomet, les Ghaibiés, qui pensent que les hypostases, s'étant manifestées, sont maintenant invisibles dans l'atmosphère, et les Kalaziés, qui ont conservé des vestiges des anciens cultes lunaires.

En revanche, l'anthropologue anglais Sir Edward Evan Evans-Pritchard fait, comme le père Henry Lammens en 1915, disparaître les Chamaliés, confondus avec les Haidariés.
Les alaouites mâles sont circoncis, et leur initiation se fait vers 15 ans. Deux pères spirituels sont désignés pour le jeune homme, puis un cheikh l'instruit. Le ramadan est pratiqué, on célèbre le Aid al-saghîr. De plus, comme les chrétiens, les alaouites célèbrent l'Épiphanie et Noël, et comme les autres chiites, ils célèbrent l'Achoura, qui commémore le martyr de Hussein à Karbala.

De tout cela, les femmes sont exclues, et n'ont pas le droit de participer aux rites des hommes. Leur religion populaire garde alors des traces païennes (vénération des hauts lieux, des sources, des arbres verts...). Le culte des saints, comme souvent, est une autre trace païenne, commune aux deux sexes. Le pays est en effet couvert de qibâb (singulier qubba), qui sont des coupoles abritant les tombes de ces saint

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