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dimanche 1 janvier 2012

Démocratisation de l'Égypte : 17 ONG des droits de l'homme perquisitionnées par l'armée.

La Provence

LE CAIRE (Reuters) - Des policiers et magistrats égyptiens ont perquisitionné jeudi le siège de 17 ONG étrangères et groupes de défense des droits de l'homme dans le cadre d'une enquête sur leur financement par des fonds étrangers.


Parmi les ONG visées figurent l'Institut international républicain et l'Institut démocrate national (NDI) dont les sièges sont aux États-Unis, ont précisé une source des services de sécurité et des employés.
Les États-Unis ont immédiatement fait part de leur profonde préoccupation et demandé aux autorités égyptiennes de faire cesser sur le champ ce "harcèlement" d'employés d'ONG.
"Nous sommes très inquiets des perquisitions opérées aujourd'hui par la police et la justice égyptiennes au siège d'un certain nombre d'ONG", a déclaré à Washington Victoria Nuland, porte-parole du département d’État. "Cette initiative ne correspond pas à la coopération bilatérale que nous avons (avec ce pays) depuis de très nombreuses années".
"Nous appelons le gouvernement égyptien à faire cesser sur le champ le harcèlement du personnel des ONG, à restituer tout le matériel saisi et à régler cette question immédiatement".
Victoria Nuland a ainsi laissé entendre que les États-Unis pourraient revoir leur aide militaire de 1,3 milliard de dollars par an versée à l’Égypte en cas de poursuite des perquisitions.

A Berlin, le ministère allemand des Affaires étrangères devait convoquer ce vendredi l'ambassadeur d’Égypte pour protester contre la fouille de la fondation Konrad Adenauer, proche de la CDU de l'actuelle chancelière Angela Merkel.
"Le ministère public a procédé à la perquisition de 17 organisations de la société civile, égyptiennes et étrangères, dans le cadre d'une enquête sur des financements d'origine étrangère", a précisé le parquet cité par l'agence de presse officielle Mena.
"Ces perquisitions se fondent sur des éléments de preuve concernant des violations de la législation égyptienne sur, notamment, la possession de permis".
"Des membres des forces de sécurité affirmant appartenir au ministère public sont en train de perquisitionner. Ils saisissent tous les documents ainsi que des ordinateurs portables", a raconté un employé de NDI.

Les ONG jugent que cette opération n'a pas de précédent "y compris sous l'ère Moubarak" et vise à "cacher les échecs du conseil militaire dans la gestion de la période de transition".
Selon des experts, les organisations visées par les perquisitions de jeudi respectent une position de neutralité politique, se contentant de former les membres des nouveaux partis égyptiens.

Andrew Quinn à Washington et Christian Tüttger à Berlin ; Pierre Sérisier, Jean-Loup Fiévet et Benjamin Massot pour le service français.

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